Apport de la Microscopie Electronique à Balayage
Environnementale équipée en Microanalyse X à la
détection de la tuberculose osseuse
Jean DÜRR*, Lahcen KHOUCHAF**
* Centre d'Études Paléopathologiques du Nord 36 rue Jules
Ferry, 59127 Walincourt-Selvigny.
** Université Lille Nord de France, Ecole des Mines de Douai,
941 rue Charles Bourseul, BP 10838, 59508 Douai Cedex.
Nous avons appliqué la microscopie électronique environnementale
équipée en microanalyse X, la Diffraction X et la Fluorescence
X à une série d'ossements d'origine archéologique
présentant des infections variées et nous avons montré
par ces techniques que le carbonate de calcium était particulièrement
abondant dans les ostéites tuberculeuses (Blondiaux et al 1998,
1999). La Diffraction X et la Fluorescence X permettent de reconnaître
et de quantifier le phénomène, mais elles n'éliminent
pas l'hypothèse de la diagenèse qui intervient dans le
dépôt de la calcite après la mort dans certaines
conditions. La Microscopie électronique environnementale avec
microanalyse en localisant la formation du carbonate de calcium exclusivement
à l'intérieur du réseau osseux lamellaire touché
par l'infection permet de penser que la fabrication de carbonate de
calcium est ante mortem. Elle paraît liée à une
stratégie de défense contre le bacille tuberculeux où
la calcification jouerait un rôle primordial en limitant l'extension
de la maladie (Baud et Lagier, 1999).
La whitlockite et secondairement le carbonate de calcium seraient les
principaux cristaux engagés dans ce processus de défense.
Au moment où des formes multi-résistantes de germes tuberculeux
apparaissent, une recherche plus approfondie unissant la microbiologie
et les techniques d'analyse par rayons X nous semblent opportunes et
prometteuses. Enfin, les possibilités de diagnostiques immédiates
offertes aux équipes médicales, en cas de défaillance
de la microbiologie (cultures, PCR), ne sont pas exclues