Etude de la transformation martensitique et de la
rupture fragile dans les aciers 304 et 16MND5 au cours d'essais de traction
in situ à basses températures
Raphaël Pesci
ENSAM-Arts et Métiers ParisTech Metz, laboratoire LPMM CNRS FRE
3236
Afin de bien comprendre le comportement de certains matériaux,
il est bien souvent nécessaire de les caractériser à
l'échelle microscopique, de déterminer tous les mécanismes
qui entrent en jeu. Pour cela, des essais mécaniques in situ
peuvent être réalisés directement dans la chambre
d'un MEB : cela nécessite le développement de micromachines
adaptées, capables notamment de solliciter des éprouvettes
suivant plusieurs trajets de chargement (traction, compression, flexion)
ou à différentes températures.
Première application : comportement et rupture de l'acier
de cuve 16MND5 à -150°C
L'irradiation de l'acier bainitique 16MND5 entraîne une fragilisation
qui se traduit par le décalage de sa courbe de résilience
vers les hautes températures. Pour caractériser la rupture
fragile de type, il est donc nécessaire de travailler à
basses températures. Des essais de traction ont donc été
réalisés à -150°C dans un MEB, permettant de
mettre en évidence la plasticité cristalline, l'endommagement
progressif de certaines particules, les sites d'initiation des fissures
de clivage ainsi que l'influence des barrières microstructurales
et de la désorientation des grains sur le trajet de fissuration
(cartographies EBSD). Les mêmes essais de traction on été
réalisés sous un goniomètre de diffraction et avec
rayonnement synchrotron, afin de coupler les observations au MEB à
des critères de rupture en contrainte par phase.
Deuxième application : caractérisation de la transformation
martensitique dans l'acier 304
L'acier austénitique AISI 304 est un des plus utilisés
dans le monde, car il a en particulier de bonnes propriétés
de mise en forme, une bonne ductilité et une résistance
mécanique élevée, induites notamment par l'effet
TRIP qui le caractérise. Pour étudier et mieux comprendre
ces mécanismes de transformation martensitique, des essais de
traction ont donc été réalisés dans un MEB.
L'objectif est de caractériser in situ cette transformation grain
à grain, tout d'abord à température ambiante, puis
à basse température (proche de Ms), en montrant en particulier
l'influence de l'orientation cristallographique (cartographies systématiques
par EBSD). Des analyses intragranulaires complémentaires par
microdiffraction Kossel vont également été réalisées,
afin de déterminer l'état de contrainte local dans chaque
grain associé à cette transformation. Enfin, des analyses
de contrainte par phase ont été réalisées
in situ en parallèle par DRX, afin de suivre l'évolution
de contrainte par phase associée.