Approche microscopique in situ; Vers une meilleure compréhension de l’endommagement thermomécanique des couches minces dures
Philippe STEYER
MATEIS - INSA Lyon
7, avenue Jean Capelle - 69621 Villeurbanne cedex
Un
des moyens mis en œuvre pour améliorer la durabilité des matériaux
consiste à changer la nature de sa surface. Ce domaine de l’ingénierie
de surface a su grandement bénéficier ces dernières trente années des
avancées permises dans le domaine des dépôts physiques en phase vapeur,
capables de générer tous types de structures (monolithiques,
multi-couches, nanostructurées…) et de natures de couche, métalliques
comme céramiques.
Dans ce dernier cas, le revêtement est le plus souvent un nitrure de
métal de transition : TiN, CrN… Les fonctionnalités visées sont alors
principalement de types mécanique et tribologique. Si de longue date,
la caractéristique hégémonique était la seule dureté, les mentalités
changent et en particulier l’effet de l’environnement ou de
sollicitations extérieures doivent désormais être pris en compte. Dans
ce contexte de la caractérisation fine de l’endommagement de couches
minces, l’analyse microscopique des pièces revêtues sous sollicitation
multiple sera la cadre de notre présentation.
Pour ce type d’étude, nous mettons en oeuvre une approche in-situ
originale avec suivi en temps réel des évènements. Nous illustrerons
cette démarche scientifique au travers d’exemples empruntés au domaine
de la couche mince dure. Nous montrerons notamment en quoi les essais
d’oxydation dans le MEB utilisé en mode environnemental (vapeur d’eau
sous 5 Torrs jusqu’à 1000°C) ont permis de mieux comprendre les
phénomènes d’endommagement des revêtements à haute température. Par
ailleurs, de manière à s’approcher des conditions réelles d’utilisation
des outils, des essais de micro-traction conduits dans la chambre du
MEB sous vide ont complété notre démarche. Une analyse originale de la
dynamique de surface par corrélation d’images numériques a ainsi permis
d’identifier des mécanismes fins de fissuration, à la base de
l’endommagement de nombreuses couches céramiques. Enfin, nous
cumulerons ces deux effets physico-chimiques (oxydation à haute
température) et micro-mécaniques (essai de traction) en présentant
notre dernière micro-machine de traction munie d’une chambre haute
température (Fig. 1)
Fig. 1 : Zone
entaillée de l’éprouvette montrant la concentration des contraintes par
corrélation d’images numériques (a) et séquence d’images enregistrée au
cours de l’essai de traction réalisé à 800°C sur une éprouvette d’acier
inox 316L (b, f).
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