Détection de traces de composés toxiques résiduels dans des poudres céramiques oxydes.
Jean-Louis LONGUET
CEA/Le Ripault - 37250 Monts
Les règles
d’utilisation de certains composés chimiques sont définies à partir des
risques engendrés par ces composés. L’annexe 1 de la directive
européenne 67/548/EC contient une liste de classification et
d’étiquetage de substances réglementées au sein de l’UE. C’est
notamment le cas de l’oxyde de nickel (NiO) qui est classé comme
Toxique (T) et Cancérigène-Mutagène-toxique pour la Reproduction (CMR).
Pour classer CMR une préparation, l’arrêté du 09/11/04 définit le seuil
en concentration de ce produit au sein du matériau à 0,1% en masse,
c’est-à-dire un niveau très bas, que l’on peut qualifier de « traces »
dans le domaine de la microanalyse X.
Nous présentons ici une méthode originale pour détecter des traces
éventuelles de NiO dans des céramiques de type oxydes ferromagnétiques
au niveau du seuil réglementaire européen. Elle est basée sur une
analyse locale de composition chimique par microsonde de Castaing.
Le
principe de base consiste à tirer parti de la grande différence de
teneur en nickel entre les deux composants. En sondant de manière
locale la préparation par cartographies X, il est possible de détecter
ces variations à l’échelle de quelques micromètres. Avec 40 zones
d’analyse, 80% de la surface totale d’une préparation polie (~ 300 mm²)
peuvent être étudiés dans un délai raisonnable avec une résolution
spatiale adaptée à la microstructure. Un post-traitement des cartes de
rayons X est réalisé pour détecter les zones riches en nickel (comme le
NiO par exemple) et en quantifier un taux surfacique.