Développement d’expériences operando in-situ dans un MEB : application à l’étude des batteries.
Neelam Yadav1, Melisa Herrman Alba1, Mathieu Morcrette1,2, Carine DAVOISNE1,2
- Laboratoire de Réactivité et Chimie des Solides
(LRCS), CNRS UMR 7314, Université de Picardie Jules Verne, 33 rue Saint
Leu, 80039 Amiens Cedex, France
- Réseau sur le Stockage Electrochimique de l’Energie (RS2E), FR CNRS 3459, France
Dans les batteries,
les réactions électrochimiques se produisent au niveau des interfaces
(électrodes-électrolyte, …) et y induisent des modifications plus ou
moins réversibles. Parmi les systèmes de nouvelle génération en
développement, les batteries tout solides ne font pas exception à cette
règle. La compréhension des phénomènes aux interfaces entrainant un
vieillissement prématuré de la batterie est donc primordiale pour
comprendre et trouver des voies d’amélioration. Grâce à la naissance
des techniques in-situ et operando, ces interfaces complexes en
constante évolution peuvent désormais être étudiées par des
observations en direct et à l’échelle de la batterie grâce à
l’utilisation du MEB.
Pour réaliser ce
type d’étude, nous avons développé une cellule électrochimique (Figure
1) simple qui peut être utilisée pour faire fonctionner des batteries
tout solides à base lithium métal à l'intérieur du MEB. L’utilisation
de lithium métal qui est un composé sensible à l’air nous a amené à
fabriquer une boite étanche permettant le transfert de la batterie
entre la boite à gants et le MEB (et inversement). Les modifications
morphologiques (imagerie par électrons secondaires et rétrodiffusés) et
chimiques (spectroscopie à dispersion d’énergie des rayons X) au niveau
des interfaces à l'état solide ont ainsi pu être suivi en temps réel et
pendant le fonctionnement de la batterie.
Ainsi, nous avons
étudié et comparé l’évolution d’électrolytes solides (ES) à base de
sulfure (β-Li3PS4 (LPS) et Li6PS5Cl (LPSCl)) en gardant l’anode
(lithium métal) et la cathode LiNi1/3Mn1/3Co1/3O2 (NMC) constantes.
Nous avons catégorisé selon trois modes les modifications observées :
i) défaillance électrique par la formation de dendrites de lithium de
morphologies différentes en suivant l’ES allant jusqu’au court-circuit
dans le cas du LPS (Figure 2 b et d), ii) défaillance mécanique par la
formation de fissures dans l’électrolyte dont la forme et la
propagation dépendent fortement de la nature intrinsèque de celui-ci
(Figure 2 a et c) et iii) défaillance électrochimique avec la formation
d’interphases d’électrolyte solide à la surface de la matière active.
Les principaux verrous pour l’utilisation du lithium métal étant lié à
la propagation des dendrites de lithium et ainsi à l’instabilité
mécanique des électrolytes solides.