Les interactions électron-matière :
Lors de l’impact
d’un faisceau d’électrons sur une cible massive, cette dernière est la
source de plusieurs émissions radiatives et corpusculaires : :
- des émissions électroniques
que l’on peut schématiquement répartir en deux catégories, l’une relative
à des électrons de très faible énergie (typiquement 5 à 10 eV), que l’on
appelle « secondaires », l’autre d’énergie élevée, proche de
celle des électrons primaires et que l’on qualifie de « rétrodiffusés ».
A ces électrons il convient d’ajouter des électrons possédant une énergie
spécifique que l’on peut associer à la présence de certains éléments dans
la cible, ce sont les électrons Auger.
- des rayonnements électromagnétiques, principalement
constitués de rayons X, répartis entre une émission continue (le « fond
continu » ou « rayonnement de freinage » ou « Bremsstrahlung »)
et un spectre de raies caractéristique des éléments
présents dans la cible. Pour les matériaux isolants ou semi-conducteurs,
on observe également un rayonnement électromagnétique de faible énergie,
situé dans le visible : le rayonnement de cathodoluminescence
Origines de ces émissions
Lorsqu’un électron pénètre dans la cible, il subit de nombreuses interactions
inélastiques (c’est à dire avec transfert d’énergie) avec les électrons
appartenant aux orbitales atomiques. Ces transferts d’énergie conduisent
à une perte progressive de l’énergie de l’électron primaire (et donc à
son ralentissement), jusqu’à ce qu’il soit absorbé par la cible.
Trajectoires
électroniques simulées par la méthode de Monte Carlo
Au sein de l’atome, cet apport d’énergie se traduit généralement
par l’ionisation d’un niveau atomique provoquant l’émission d’un électron
(qualifié de « secondaire »), le plus souvent situé sur un des
niveaux de valence et donc possédant une très faible énergie cinétique
(en moyenne 5 à 10 eV). Le retour à l’équilibre de l’atome ionisé sera
accompagné d’une émission, soit électromagnétique (transition radiative,
principalement constituée par un spectre de rayons X), soit électronique
(transition Auger). Ces deux émissions sont caractéristiques de la composition
chimique locale de la cible.
Interactions inélastiques :
ionisation et émissions caractéristiques
Plus rare, l’électron primaire peut interagir avec le noyau atomique,
qui se traduira par une forte déviation de la trajectoire incidente (interaction
dite « élastique », c’est à dire sans transfert important d’énergie).
Ces déviations peuvent conduire l’électron primaire à ressortir de la
cible, c’est l’émission rétrodiffusée. La forte déviation dans le champ
électrique du noyau provoque également une émission radiative non caractéristique
(rayonnement « de freinage »), à l’origine du fond continu.
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