Procédure de correction de dérive
lors de séries 3D en FIB
B. Van De Moortlèle [a], H. Yuan [b], T. Epicier [b], J.C.
Ménard [c]
[a] Université de Lyon, École Normale Supérieure
de Lyon, Lab. de Géologie de Lyon UMR CNRS 5570, 15, Parvis René
Descartes, 69342 Lyon cedex 07, FRANCE ;
[b] Université de Lyon, INSA de Lyon, MATEIS UMR CNRS 5510, Bât.
B. Pascal, 69621 Villeurbanne Cedex, FRANCE ;
[c] Carl Zeiss SMT S.A.S, 27 rue des Peupliers, 82752 Nanterre, FRANCE
;
L'acquisition d'une série d'images en vue d'une étude
3D par FIB/SEM est un processus long allant de 2-3 heures à plus
de 24 heures selon la résolution souhaitée en z, la taille
du volume à reconstruire, le rapport signal-sur-bruit des images,
etc… Des expériences aussi longues nécessitent une
stabilité parfaite de nombreux paramètres : la température
de la pièce, la source électronique, le système
de refroidissement des lentilles, etc… Un autre critère
important est la stabilisation de l'objet dans le microscope aussi bien
mécaniquement (dérive de la platine après un grand
débattement) qu'électrostatiquement (en particulier dans
le cas d'expériences 3D sur des objets non-conducteurs). L'idéal
serait évidemment de pouvoir positionner l'objet pour réaliser
la 3D quelques heures avant le début de l'expérience puis
de lancer celle-ci (notamment à distance). De plus, il serait
optimal de disposer d'une machine dédiée uniquement aux
expériences 3D. La réalité est que peu de laboratoires
disposent encore à ce jour d'équipements FIB, et encore
moins dédiés à la 3D. Une organisation ergonomique
consiste à réserver les sessions de jours à la
préparation TEM, lithogravure, aux dépôts, nano-usinages,
etc…, et les sessions de soir et week-end aux expériences
plus longues de FIB-3D : tomo FIB, EDX -3D et EBSD-3D.
Notre expérience montre qu'il suffit de quelques dizaines de
minutes pour atteindre une bonne stabilité mécanique de
la platine, alors que la préparation d'une zone pour une expérience
3D peut prendre plusieurs heures. Par ailleurs, nous avons constaté
quasi-systématiquement une légère dérive
continue lors des premières heures d'acquisitions, probablement
liée à des phénomènes de charges, qui n'affectent
pas l'abrasion ionique, mais qui nuisent à l'acquisition des
séries d'images : cette dérive entraîne évidemment
une limitation sur le volume reconstruit ('cropping'), voire aboutit
parfois à une perte totale de la zone d'intérêt
en cours ou en fin d'expérience.
Pour pallier ces inconvénients, nous présentons ici une
approche de recalage dynamique, c'est-à-dire pendant l'acquisition,
des images SEM en utilisant une interface de programmation qui permet
l'écriture de scripts de contrôle u microscope (API sur
FIB ZEISS NVision 40), évitant ainsi la perte de la zone d'intérêt.
Il s'agit d'une première étape vers l'écriture
d'une nouvelle procédure d'acquisition 3D, permettant à
terme des recalages en imagerie électronique mais également
en imagerie ionique.